Les possibilités de tromper, de calomnier et de blesser par le biais du langage constituent actuellement un problème majeur, qui a certainement gagné en acuité avec les médias sociaux. Mais de nombreuses öuvres littéraires, philosophiques et théologiques de l’époque prémoderne prouvent que l’utilisation calomnieuse et mensongère du langage était déjà réfléchie avant Facebook, Instagram et Twitter. Les théologiens médiévaux traitaient dans leurs textes de ce que l’on appelle les péchés de langue, qui comprennent entre autres la diffamation, la moquerie et l’insulte. Les auteurs du Roman de la Rose se servent des figures allégoriques Faux Semblant et Malebouche pour mettre en évidence les mécanismes du faux discours. L’épopée animale et la fable montrent le renard comme un habile manipulateur. Michel de Montaigne souligne dans ses Essais le danger que représente le mensonge pour une société qui est unie justement par le lien du langage.
A l’aide d’exemples choisis de la littérature médiévale et prémoderne, nous nous pencherons sur la problématique des mauvaises langues telle qu’elle est saisie par la littérature.
Les textes seront mis à disposition sur Learnweb avant le début du semestre. |